Si l'on veut se faire une idée nuancée de notre société, de
notre époque, de nos institutions judiciaires, alors ce livre
est tout simplement indispensable.
Printemps 2018. Pour échapper à une averse, Maxime DesGranges
trouve refuge dans le tribunal de sa ville. De fil en aiguille, il
assiste à des dizaines de procès, prenant ses habitudes parmi
le public des salles d'audience, s'intéressant en particulier aux
comparutions immédiates où défile chaque jour une population
souvent marginale, parfois aussi désespérée que désespérante,
dont certains sont persuadés que le mensonge et la mauvaise foi
les tireront d'affaire bien mieux qu'une plaidoirie.
Fasciné par les échanges auxquels il assiste, l'auteur commence à
prendre des notes dont il tire de courtes scènes dialoguées. Dans
une économie de commentaires et au moyen d'un découpage
volontairement serré et arbitraire, il fait découvrir au lecteur,
stupéfait, un monde largement inconnu dont le langage demeure
le plus sûr des révélateurs.
Car ici tout surprend : on passe des juges mordants aux toxicomanes
désabusés, des dealers ironiques aux procureurs lassés, des
migrants dépassés aux maris violents dans le déni ; les masques
tombent à un rythme effréné, dévoilant au fil des pages une
facette du genre humain dans la vérité de ses traits : à la fois
tragique, comique, et émouvante.
Si l'on veut se faire une idée nuancée de notre société, de
notre époque, de nos institutions judiciaires, alors ce livre
est tout simplement indispensable.