Sous emprise
Fanny Dargent, Manuella De Luca
Editeur: PUF
Autorité, domination, emprise : trois mots qui déclinent autant de formes du pouvoir. Trois mots qui valent pour la psychologie collective comme pour la psychologie individuelle. Trois figures du transfert… et du contre-transfert. L’emprise est-elle à ce point insidieuse qu’elle en vient à se soumettre le mouvement de la réflexion lui - même ? C’est le plus souvent comme pulsion d’emprise que cette notion figure dans l’œuvre freudienne, sans jamais que la « pulsion » en question n’acquière de véritable autonomie théorique. C’est moins le sadisme que la cruauté qui en découle et le chemin est court, de la cruauté à la destruction. La pulsion d’emprise, quand elle s’intrique à la pulsion de destruction, permet à celle-ci de détourner sa violence autodestructrice vers le monde extérieur, en devenant « volonté de puissance ». Aussi élémentaire qu’elle puisse paraître, la pulsion d’emprise est néanmoins capable de sublimation, quand son impératif de maîtrise se transforme en « pulsion de savoir » et qu’elle « se hausse, écrit Freud, jusqu’à la vie intellectuelle ».