À l’heure des réseaux sociaux, on peut se demander où l’intime pourrait encore garder son espace propre. Relevant étymologiquement de ce qui loge «  au plus profond de  », on en conclurait presque qu’il serait plutôt à témoigner de la superficialité qui hante à maints niveaux le monde contemporain. Pourtant, érigé au rang de concept, l’intime convoque des questions essentielles, à commencer par celle qui porte sur ce qui serait censé faire frontière à son endroit. Parler de littoral à son propos souligne déjà que l’intime ne saurait être réduit à une délimitation aussi ferme, si on se rappelle en effet que le littoral concerne avant tout une délimitation entre deux éléments hétérogènes, comme une côte maritime par exemple.
Assurément, l’intime et le littoral qui le soutient exigent à leur propos une approche transdisciplinaire. Car on ne saurait contester leur importance dans nombre de phénomènes du contemporain, que ce soit en communication, dans ce qui regarde le corps, voire, quand se rappelle l’intimité d’un autre, dans la  pratique clinique ou dans les traces laissées par les archives.