«Mentir est l'orgueil des humains face aux forces assemblées.» Pour François Villon, ces forces assemblées sont, à la fois, la justice du roi et la cour des miracles. Il lui faut donner des gages à chacune, trahir l'une pour échapper à l'autre, sans cesse, toute sa vie durant. Cette vie recèle de grandes zones d'ombres et de mystères. Marcel Jullian a choisi de nous en rendre compte à travers l'épisode du «coup de Bayeux» pour lequel François Villon, le 6 janvier 1463, fut banni de Paris. Cette affaire de vol d'un trésor dans la cathédrale mettra en scène Colin de Cayeux, Régnier de Montigny, Thibaut Loin-du-Ciel, le prévôt Villiers de L'Isle Adam et les femmes, toutes les femmes de François Villon, dans une course poursuite aux multiples péripéties. Marcel Jullian, qui s'entend à merveille avec François Villon pour brouiller les pistes, en donne deux versions contradictoires. Laquelle est la vraie? La vérité, pour François Villon, est que tous les pouvoirs se valent et qu'il faut les trahir tous pour se sauver soi-même. Tel est le message qu'il nous adresse à nous autres, hommes d'aujourd'hui. Ses contemporains?