Certains d’entre nous traversent la vie en spectateurs. Ils se réjouissent des prouesses d’autrui, souffrent de leurs malheurs, déplorent les méfaits des plus forts d’entre eux et rêvent d’amour pour et entre tous. Ceux-là sont les « bons ». Ils ne sont pas spectateurs par choix. Ils le deviennent, faute d’avoir les moyens de changer l’ordre des choses. Ils sont « la majorité silencieuse ». D’autres, ceux des premiers rôles, tiennent le devant de la scène. Ils sont ceux qui font tourner le monde, dans le bon ou dans le mauvais sens. Qu’ils soient politiciens, journalistes, influenceurs, hommes de foi, de loi ou de l’ombre, ils ont toujours quelque chose à voir avec ce qu’il nous arrive de bon ou de mauvais... Et il y a enfin les autres, ceux nés pour rêver d’un monde meilleur. Ce sont les philosophes, les écrivains, les poètes... Ces derniers, nés pour porter toutes les croix du monde, souffrent au quotidien, observant, impuissants, les forts du moment transformer notre féconde terre en enfer pour les hommes de bonne volonté. En effet, que peuvent les vers et les rimes contre un monde numérique, désormais insensible au poids des mots ?!