Une Visite sur trois fronts
Arthur Conan Doyle
Editeur: Les Belles Lettres
Mai 1916. À 55 ans, sir Arthur Conan Doyle, « un bol de fer sur la tête », arpente les fronts anglais, italiens et français.
Comme la majorité des écrivains britanniques, le père de Sherlock Holmes a rejoint le War Propaganda Bureau, organisme secret à l'origine de la propagande moderne née durant le premier conflit mondial. Ce sont le talent et l’audience d’écrivains aussi célèbres que Doyle, Rudyard Kipling ou H. G. Wells qui vont permettre aux Britanniques d’être les vainqueurs de cette bataille des idées.
L’auteur de La Compagnie blanche et de La Grande Ombre, ce sportsman patriote « vrai comme l’acier et droit comme une lame » retrouve donc le chemin de la guerre qu’il a connue durant le conflit des Boers. Son livre Visite sur les trois fronts – qui n’avait pas été republié depuis 1916 – magnifie l’action et le courage des soldats alliés devant l’horrible « Boche ». Soldats forcément superbes, chevaliers épiques au milieu de cités dévastées, comme à Ypres : « C’est la ville d’un rêve, cette moderne Pompéi, détruite, désertée et profanée, mais avec une dignité fière et triste qui vous poussait malgré vous à baisser la voix en passant dans ses rues en ruine. » La guerre, peinte par l’un des meilleurs conteurs de la littérature britannique, a de l’allure.
Conan Doyle lui paiera un lourd tribut. Il y perd deux neveux, deux de ses beaux-frères et son frère cadet, le brigadier général Innes Doyle. Mais surtout son fils aîné, Kingsley, est grièvement blessé à la bataille de la Somme et meurt de maladie en octobre 1918. Conan Doyle plonge alors dans un désespoir dont il ne se relèvera jamais.