Germain Nouveau
Etienne Crosnier
Editeur: Editions L'Harmattan
Germain Nouveau (1851-1920) est surtout connu pour avoir été l’ami de Verlaine et de Rimbaud. Il est cité dans de nombreux travaux sur les Illuminations, bien que lui-même n’en ait jamais fait mention dans ses écrits. Encensé après sa mort par les surréalistes, les communistes, puis les acteurs de mai 68, le « phénix » d’André Breton renaît intact de ses cendres après chaque conflit ou crise du XXe siècle.
Mais son œuvre poétique, contrairement à celle des « amants maudits », n’a jamais trouvé sa place dans notre Panthéon littéraire. Ses principaux recueils, La Doctrine de l’amour et Valentines, déjà remaniés il y a cent ans, sont de surcroît éclipsés par le mythe populaire d’Humilis, pèlerin mendiant sublimé par l’affirmation d’Aragon : « Non un épigone de Rimbaud. Son égal. »
D’où un malentendu sur la valeur strictement littéraire de ses poèmes, qu’une relecture comparée avec différents textes, contemporains mais aussi antérieurs, permet de mieux situer. Le « chanteur éveillé » de Jacques Brenner apparaît alors comme un digne héritier du Parnasse contemporain, aux rimes sonores et aux rythmes évoquant davantage la tradition de la chanson populaire que l’alchimie du verbe rimbaldienne.