Qui n’a jamais entendu parler de Brocéliande, cette forêt de légendes, nichée au cœur de la Bretagne, où gambadent en liberté des myriades de fées, licornes et korrigans, mais aussi et surtout, une foule de preux chevaliers en quête de défis à relever ?  
Sans doute pas grand monde à en juger d’après l’incroyable attractivité de ce haut lieu de la mythologie arthurienne qui, saison après saison, bat des records d’affluence. De début avril à fin octobre, ce sont des milliers de visiteurs qui accourent quotidiennement des six coins de l’hexagone et d’une bonne partie de l’Europe, séduits par la magie de cet endroit hors du temps et du commun où le merveilleux, le bonheur et l’aventure sont à portée de main !
Derrière le tableau idyllique de la sylve enchanteresse, brossé par des professionnels du marketing efficaces et conquérants, il est une réalité moins flatteuse, celle d’un territoire attachant, dépossédé de son identité première et quelque peu abîmé par un développement touristique qui semble inarrêtable. Il y a aussi une forêt bien réelle, forcée de s’adapter à une évolution des usages qui prend parfois des tournures inquiétantes...