-FR-
grande couv
Places fortes des Hauts-de-France –6–
Christine Aubry, Thomas Byhet, Philippe Diest
Editeur: Publications de l'Institut de recherches historiques du Septentrion
11,99 €

Acheter ce livre

Ce soixante-dixième volume de la collection IRHiS forme les actes de la sixième journée d'études du Projet collectif de recherche Les places fortes des Hauts-de-France (DRAC-SRA Hauts-de-France, IRHiS-ULille/CNRS, Inrap), intitulée : Le démantèlement des fortifications dans les Hauts-de-France (XVIe-XXe siècle) – Entre pertes patrimoniales et (re)découvertes archéologiques. Cet ouvrage rassemble les communications, complétées par plusieurs autres contributions, de cette journée qui s’est tenue le 22 juin 2023 à l’université de Lille, réunissant archéologues et historiens, spécialistes de la fortification et du démantèlement dans la région Hauts-de-France.Le choix de ce thème a permis de réfléchir à la démolition de différentes portions de l’architecture défensive septentrionale, mais également aux apports scientifiques, techniques et iconographiques de ces chantiers. Des approches locales comme des comparaisons thématiques ou chronologiques ont mis en lumière l’intérêt de cette transition entre l’avant et l’après du fait fortifié, ouvrant ainsi des perspectives sur l’évolution des places fortes des Hauts-de-France.Si, aujourd’hui, le fait fortifié est encore particulièrement présent dans les Hauts-de-France, une part non négligeable des enceintes urbaines et des châteaux a pourtant disparu depuis l'époque moderne. Ce phénomène trouve davantage son origine dans les démolitions en temps de paix, plutôt que dans les destructions de guerre. En effet, le démantèlement, qui signifie le fait de dévêtir de son « manteau » un espace fortifié et, par extension, les murailles qui le protègent, s'inscrit dans une temporalité plus longue et s'effectue avec des moyens plus efficaces que la sape ou le bombardement. Cependant, ces démolitions n'aboutissent pas systématiquement à des disparitions complètes de la fortification. Quand elles sont motivées par des raisons militaires ou politiques, elles consistent à retirer à un espace fortifié ses qualités de défense. Les murailles sont alors totalement arasées ou désorganisées par la création de trouées indéfendables. Parfois, ces démolitions se justifient par des enjeux urbanistiques et peuvent se limiter à certaines portions de remparts ou aux portes.Les démantèlements sont une période marquante pour les espaces fortifiés. En concentrant une main d'œuvre et des moyens importants, ces démolitions constituent des chantiers remarquables qui permettent d'appréhender les enjeux d'une époque, les acteurs impliqués et les techniques utilisées. Transition entre le temps du cloisonnement et celui du décloisonnement dans le cas des enceintes urbaines, le démantèlement provoque l'émergence d'espoirs, mais également de regrets pour ce qui est de la disparition, pas toujours désirée, d'un paysage historique, regrets maintes fois évoqués dans les nombreux ouvrages rédigés durant les démolitions. Ces travaux s'accompagnent régulièrement de (re)découvertes archéologiques multiples, dont les acteurs, les méthodes et les conclusions ont évolué dans le temps, entre dégagements et études succincts du XIXe siècle et approches scientifiques rigoureuses des XXe et XXIe siècles : plusieurs chantiers d’archéologie préventive récents ont mené à l’étude d’éléments fortifiés, autrefois sacrifiés sur l’autel de la reconfiguration urbaine, mais considérés aujourd’hui comme des témoins incontournables du passé guerrier de la région et de son évolution à l’ère industrielle.