« Les poètes veulent instruire ou plaire, ou, tout ensemble, dire des choses agréables et qui servent à la vie. Quelque précepte que tu donnes, sois bref, afin que les esprits dociles entendent promptement tes paroles et les retiennent fidèlement. Tout ce qui est superflu est rejeté de l’esprit trop plein. » (Horace)
En discutant de ce qui constitue l’essence de ce qu’on appelle Poésie, le principal but que je me propose est d’appeler l’attention sur quelques-uns des poèmes qui ont laissé sur mon imagination l’empreinte la plus marquée...
Il est à peine besoin d’observer qu’un poème ne mérite ce nom qu’autant qu’il émeut l’âme en l’élevant. La valeur d’un poème est en raison directe de sa puissance d’émouvoir et d’élever. Mais toutes les émotions, en vertu d’une nécessité psychique, sont transitoires. La dose d’émotion nécessaire à un poème pour justifier ce titre ne saurait se soutenir dans une composition d’une longue étendue. Au bout d’une demi-heure au plus, elle baisse, tombe ; — une révulsion s’opère — et dès lors le poème, de fait, cesse d’être un poème.