Définir les contours d’un « imaginaire topographique » qui préside aux modalités de descriptions de lieux au sein d’une multitude de productions culturelles : telle est l’ambition de cet ouvrage. À travers l’analyse de trois œuvres considérées comme des jalons dans le développement de cet imaginaire, celles de John Ford, de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet et de Tariq Teguia, l’objectif est de saisir la façon dont les cinéastes s’inscrivent dans certaines traditions iconographiques liées aux représentations topographiques, tout en inventant de nouvelles images des lieux qu’ils enregistrent. La prise en compte de ces lieux ainsi que de la longue durée dans les analyses de films permet de porter un regard nouveau sur des œuvres déjà connues et de saisir leurs relations avec des films plus contemporains, à travers un problème d’image spécifique, celui de l’invention de lieux proprement filmiques.