Dans la société byzantine, l'autorité des évêques repose d'abord sur l’institution ecclésiastique, qui leur confie la mission de veiller sur les fidèles de leur diocèse en tant que pasteurs. Depuis les débuts de la christianisation de l’Empire, leur fonction dépasse le cadre strictement religieux, et ils constituent l’un des corps de l’État.Ce livre met à jour une nouvelle forme de l’autorité épiscopale aux xie et xiie siècles, fondée sur un modèle intellectuel en partie charismatique au sens de Max Weber. Elle passe par la reconnaissance de la culture savante des prélats et sa mise en pratique dans le gouvernement épiscopal. La floraison de la rhétorique byzantine à cette époque et la formation intellectuelle poussée d’un grand nombre d’évêques leur offrent un outil de communication, aussi bien dans leur diocèse qu’à Constantinople. L’analyse des discours et des lettres épiscopales met en évidence ce système de gouvernement.Présents dans leur diocèse et dans la capitale, les évêques sont les relais d’un pouvoir de plus en plus centralisé et sont un relais entre les populations provinciales et les autorités centrales de l’Empire. L’étude de la carrière, des conceptions du groupe épiscopal et de leur autorité et des actions des évêques dans leur diocèse fournit un tableau complet de l’épiscopat byzantin à une époque charnière de l’histoire de l’Empire.