« Il y a un monstre dans ma chambre.»
Cette phrase, nous l’avons tous prononcée enfants et nous avons fermé très fort les yeux pour ne pas voir ce qui se cachait dans la pénombre.
J’ai décidé de les garder ouverts et ce que j’ai découvert m’a meurtrie dans ma chair, dans mon sang, jusque dans mon âme. Les monstres ne sont pas affreux, verts et n’ont pas de grandes dents. Non, ils sont faits de peau tendre, de sourires enjoués et de fantasmes dégoûtants. Je l’ai appris à mes dépens, aujourd’hui j’en paie encore le prix.
Pourtant, je souris. Beaucoup, tout le temps, à tous et même quand je n’en ai pas envie. Tapi dans son bureau, le plus dangereux, le plus cruel, le plus ténébreux des monstres, m’a vue. Il a pris goût à mes lèvres, à mes craintes, à mes blessures. Tellement, qu’il me séquestre dans sa grotte, me plonge dans son monde de noirceur. Alexei Dragomir, parrain de la drogue, maître dans l’art mortuaire est le plus doux des tortionnaires.
Je deviens son jouet, son âme sœur, son égale. Tout aussi damnée que lui, je me transforme, je mute en autre chose...