Peut-on imaginer le visage d'Humphrey Bogart autrement que noyé dans un nuage de fumée ? Groucho Marx sans son cigare ? Jacques Tati sans sa pipe ? Audrey Hepburn sans son fume-cigarette ? Le Belmondo d'À bout de souffle sans son mégot collé au coin des lèvres ? Sharon Stone décroisant les jambes dans Basic Instinct sans lancer, provocante, la fumée de sa cigarette vers Michael Douglas ? Ou encore Clint Eastwood sans un cigarillo serré entre les dents dans les westerns de Sergio Leone ? Quelques images, entre des dizaines et des dizaines d'autres, qui restent gravées dans nos mémoires et associées à jamais à tel ou tel film.
Depuis la naissance du 7e art, le tabac a longtemps été omniprésent sur les écrans, comme si la cigarette, le cigare ou la pipe étaient nécessaires à la star pour qu'elle prenne toute sa dimension. Le tabac sublimait la star et la star transformait le tabac en parure - celle du flic en planque, de la prostituée plantée sur le trottoir, du veilleur de nuit insomniaque ou de l'intello en mal d'inspiration. Demander du feu, proposer une cigarette, c'était déjà écrire un scénario...