L’influence de Kierkegaard fut, au XXe siècle, spectaculaire. Quels étaient alors les motifs d’une telle influence dont la philosophie et la théologie contemporaines sont, aujourd’hui encore, légataires ? Le soupçon pesant désormais sur toute philosophie se présentant comme science, la critique d’une Modernité qui dévalue voire anéantit la subjectivité dans l’usage spéculatif et hégémonique de la raison, le retour à la signification éthique donc socratique de la vérité, mais aussi sa reconfiguration chrétienne dans l’ordre de la foi, ou encore, l’usage intensif de l’écriture artistique et religieuse sous des formes nombreuses et intentionnellement dialectisées dans une œuvre. Tous ces éléments, qui fournissent le cadre de ce que Kierkegaard a décrit comme le choix de soi orienté par le devenir chrétien, constituèrent assurément les déterminations de la philosophie de l’existence. Repartant d’abord des différentes Figures du Soi telles qu’elles s’élaborent dans l’œuvre du Danois, ce livre propose ensuite d’étudier la manière dont ces figures se rejouent après Kierkegaard.