Peu de monographies portent sur le rôle culturel d’une ville moyenne en France au XIXe siècle et au début du XXe. Notre propos n’est pas de nier la centralité parisienne ni de modifier les hiérarchies Paris-province, mais plutôt, en changeant d’observatoire, de mieux comprendre les liens savants au sein de l’hexagone, la construction des savoirs à travers les circulations d’hommes, d’idées et d’objets qui unissent la côte proche, le port de Boulogne-sur-Mer spécifiquement, à la capitale, de voir comment la province s’alimente des savoirs parisiens et vice-versa.Au-delà des niveaux intra-local et translocal, la question se pose des relations avec les îles britanniques proches dans le façonnement de la spécificité culturelle boulonnaise. Dans le cadre d’une histoire connectée, se rendre à Boulogne-sur-Mer revient à rejoindre un milieu culturel certes secondaire, mais stratégique, à la jonction de liens suivis avec les capitales européennes que sont Paris, Londres et Bruxelles.