La Bible est née en Samarie
Francis Lapierre
Editeur: Editions L'Harmattan
Les archéologues du XXIe siècle nous disent que les grands monuments d’Israël n’appartiennent pas au royaume de Salomon (1000 ans av. J.-C.) mais à Samarie, le royaume du nord. Ils sont l’œuvre de la « Maison d’Omri », plus récente de deux cents ans que Salomon.
Cela invite à admettre que la Saga de Jacob adorant le Dieu-El cananéen (un mot pluriel) qui exige le sacrifice des garçons premiers-nés, est antérieure à celle de Moïse et Abraham adorant YHWH le Dieu unique, qui a ce rite en horreur.
Ainsi la Torah montre-t-elle les traces de deux récits superposés qu’il faut relire : deux récits de la Création divine (l’un d’Adam, l’autre du cosmos), deux récits du Déluge (l’un durant 40 jours et l’autre 150), deux lignées des fils de Noé (celle de Jacob ignore Abraham), deux récits de la sortie d’Égypte (celui de Jacob ignore les dix plaies d’Egypte et le passage de la Mer Rouge), deux récits enfin de la remise des Tables de la Loi, Moïse ayant brisé celles écrites du doigt du Dieu-El, (Gn 31,18 ; 32,16).
Fallait-il donc ramener jusqu’en Canaan, devenu « Terre Promise », le Dieu-El ayant accompagné Jacob en Égypte ? Le Livre des Nombres nous dit que non. Grâce aux 40 ans passés dans le désert, les Fils d’Israël succèdent à la maison de Jacob et les deux Entités Divines fusionnent pour bénir Israël et ses tentes, sous le regard de Balaam le magicien de Madian ! (Nb ch. 22-24).