Le destin du marxisme
Christian Savés
Editeur: Editions L'Harmattan
Le destin du marxisme, qui est aussi sa tragédie, se joue en trois actes. Premier acte : c’est le marxisme de Marx, celui des origines, que Marx a pensé et conçu par lui-même, avec l’aide de son fidèle ami Engels. Cette pensée, puissante et novatrice, se proposait de faire table rase de toute l’antériorité philosophique et d’aller au contact du réel avec toute son âme, pour le transfigurer, en faisant révolution. Deuxième acte : c’est le marxisme au-delà de Marx. Ce dernier disparu, les marxistes ont pris le pouvoir intellectuel et imposé leur lecture/interprétation de la pensée du grand philosophe allemand. Il n’était plus là pour les contredire, dissiper les tragiques équivoques, les méprises. Troisième acte : avec l’entrée en scène de Lénine, le marxisme de Marx va être victime d’une instrumentalisation politique en règle, sur la base de laquelle se construira l’imposture bolchevique.
Rendu aphasique, donc inaudible, le marxisme de Marx ne sera plus en situation de présenter sa défense, de façon efficace et convaincante, devant le tribunal de l’Histoire. Ainsi, la tragédie était-elle définitivement consommée et le sort du marxisme cruellement scellé.