Né à Valenciennes, d’un père qui le rudoie et en même temps l’encourage dans sa vocation, Antoine ne montre aucun attachement particulier, ni à sa famille, ni à sa ville.
Ce qui le fait avancer dans sa carrière, ce sont les rencontres qui fécondent son génie naissant. Son premier maître lui ouvre l’univers du théâtre, cette comédie italienne qui l’inspirera toute sa vie. Le second, responsable des collections du Palais du Luxembourg, lui fait découvrir Rubens et Titien.
À chaque rencontre, un monde s’ouvre qui féconde son art.
Stimulé par ses amis, hébergé par ses mécènes, il demeure pourtant insatisfait, boude ses tableaux, s’enfuit, s’esquive. Peur de s’enfermer ? La réalité le déçoit, les mondanités l’ennuient. Son regard se porte vers les lointains.
Il cherche un horizon, par lui seul perceptible, un ailleurs qui jamais ne se livre. Fixant ses rêves de dessin en dessin, de toile en toile, il pénètre dans son univers intérieur. Un pas de plus, il s’accomplit, il n’est plus que peinture.