Vladimir Poutine ne semble plus aujourd’hui avoir d’autre objectif que de regagner tous les « territoires historiques » de l’ex-URSS. Le pragmatisme de ses débuts a-t-il laissé place au projet de réunir l’ensemble des communautés du « monde russe » au sein d’un même État ?
Jules Sergei Fediunin décrit le paysage du nouveau nationalisme russe dans toutes ses nuances : depuis sa version ethnoculturelle qui exalte les valeurs propres de la nation russe, jusqu’à la tradition impériale qui rêve de restaurer la puissance de l’État. Il montre comment la guerre en Ukraine a radicalement transformé cette « galaxie nationaliste », lui donnant à la fois une nouvelle vigueur et de nouveaux visages.
Après avoir longtemps alterné répression et cooptation des nationalistes, Poutine s’est désormais approprié leur discours. Ce recyclage lui a permis de construire la figure du grand ennemi des Russes :
« L’Occident collectif » contre qui il peut s’assurer d’un soutien populaire à l’intérieur et justifier son agression à l’extérieur.
Pour combien de temps encore ?
Au-delà du seul cas russe et de l’issue de la guerre en Ukraine, Les Nationalismes russes rappelle, contre certaines naïvetés qui persistent en Europe, que ni les nationalismes, ni les guerres entre États ne sont près de disparaître.