C'est dans une situation peu reluisante que Julien, aussi courageux qu'inconséquent, aborde la quarantaine. Son couple, déserté sentimentalement, part à vau-l'eau et sa profession d'avocat, qu'il exerce avec conviction, un brin de folie douce et une liberté qui le marginalise, l'expose à toutes sortes de menaces. Au cœur de cette réalité déliquescente, le voilà qui tombe accidentellement sur un nom, écrit à la main sur l'étiquette d'une boite à lettres.
Confronté à ce patronyme singulier que portait Charlotte, la jeune femme qu'il a passionnément aimée vingt-cinq ans plus têt, Julien prend conscience de la gravité de sa blessure. S'il veut mettre un terme à la malédiction qui l'empêche d'aimer et de vivre, il lui faut retrouver Charlotte et obtenir son pardon. Comprendre aussi les raisons de sa disparition, quelques jours après l'aveu inespéré de ses sentiments.
Saisissant Julien dans un moment pathétique pour s'achever dans la grâce de la réconciliation avec le passé, le roman navigue entre deux époques espacées d'une génération seulement, si proches et pourtant si résolument étrangères. La généalogie d'un coup de foudre, c'est l'ascendance et la descendance d'un amour absolu, sa genèse et ses conséquences, une existence désassemblée à la quête du paradis perdu.
C'est aussi l'histoire d'un lecteur avide qui, confronté aux invraisemblances de son existence, finit par se demander s'il n'est pas tout compte fait un personnage de roman.