Le régime romain. Cuisine et santé dans la Rome antique
Dimitri TILLOI D'AMBROSI
Editeur: PUF
Pas trop de sucre, ni de sel, cinq fruits et légumes par jour, pas de gluten après 18 heures… le souci de manger sain paraît omniprésent de nos jours. La méfiance croissante des consommateurs face aux scandales sanitaires et à la composition des aliments nourrit une inquiétude quant aux effets de la nourriture sur la santé. Or, cette préoccupation, qui semble résolument moderne, puise loin ses racines. L’étude de la cuisine et de la diététique dans la Rome antique révèle l’élaboration d’une véritable hygiène de vie centrée sur des choix et des pratiques alimentaires, définis par des médecins comme Galien. Débordant la seule médecine, les liens étroits tissés entre nourriture et santé sont en outre considérés comme un véritable enjeu moral par des philosophes comme Sénèque. C'est le rapport au plaisir, à la gastronomie et à la convivialité, fondamental dans la bonne société romaine, qui se trouve questionné. À la croisée de l’histoire de l’alimentation et du corps, et plus largement de l’histoire sociale et culturelle de Rome, ce regard porté sur la diététique à l’époque romaine met en perspective les réflexions actuelles sur le choix du meilleur régime alimentaire. D’une certaine manière, manger sain, c’est manger romain.