Écrivain, avocat, homme d'engagement, journaliste, Charles Consigny est une personnalité singulière. Il offre ici la traversée d'une époque dans laquelle il ne se reconnaît pas, dressant par là-même le portrait d'une génération.
C'est un livre qui parle des vignes dorées du Jura, de ses ruisseaux et de ses lacs, de ses petits villages à flanc de montagne avec leurs grosses maisons à hauts toits rouges sous des manteaux de neige, de ses aubes, de ses sapins inondés de lumière, leur arête découpée dans le grand bleu ciel. De ma mélancolie là-bas, des heures passées à écouter Bach et Chopin, lire Duras, brûler au soleil et courir à travers champs. C'est un livre sur le temps et l'incapacité à le saisir, à entrer dans la vie. C'est aussi un livre qui parle d'une époque qui s'est enfuie avec ma première jeunesse, une décennie de superficialité et de capitalisme, que j'ai profondément aimée puis regrettée.
Il y est question de politique, de Donald Trump, de Bret Easton Ellis, du métier d'avocat, de la destruction des amours naissants, d'un grand amour. De la famille aussi, des enfants, des oncles et des tantes, du bonheur. De la France. Trente ans, trente-cinq ans, ce n'est rien, et pourtant, une question : comment vivre la vie qu'on a rêvée ?