On le sait bien : pa ni lafimé san difé, pas de fumée sans feu. Alors, n’y aurait-il pas un peu de vrai dans tout ce que l’on dit du rapport au travail des Guadeloupéens, Guyanais et Martiniquais ?
Et si donc « ce que l’on dit de nous » était bien « ce que nous donnons à voir » ? On pourrait en effet se poser la question. Que diable donnons-nous à voir ? Quelle face présentons-nous à l’Autre, qui pourrait expliquer les propos désobligeants qu’il se permet de tenir sur notre dos, à notre encontre ? Et si ce qui est dit, écrit et décrit, quand il est question de nos attitudes et comportements au travail, était bien ce dont nous n’avons eu cesse de faire étalage depuis tout le temps colonial. Et si donc « ce que l’on dit de nous », qui nous révulse et nous enrage sitèlman, autant, reflétait parfaitement jan nou yé, notre façon d’être et de nous comporter dans tous les lieux et situations de travail : à la campagne, au bord de mer, dans les administrations, à l’occasion de conflits à répétition dans l’entreprise, souvent sous la forme de grèves qui se prolongent indéfiniment et qui selon cet Autre, auraient pour cause principale la détestation du travail et donc la paresse.