Les concepts scientifiques d’Hélène Metzger (1889-1944), ouvrage publié en 1926 et préfacé par André Lalande, fut, après certains travaux de nature nettement plus historiographique, l‘un des premiers textes centrés sur la « théorie de la formation des concepts scientifiques », et ce dans une optique ouvertement post-positiviste en raison de l’importance accordée à la dimension proprement conceptuelle de la science. Cette approche s’imposa par la suite, tout particulièrement avec Gaston Bachelard, comme prérogative des débats épistémologiques dans le domaine francophone. Un texte fondateur donc, qui souligne le rôle déterminant joué par l’analogie sous ses différentes articulations dans la genèse des concepts fondamentaux de diverses disciplines scientifiques, seul et unique texte de son époque donnant à voir le fonctionnement de l’analogie comme élément précurseur dans les différentes phases de la conceptualisation scientifique.
Hélène Metzger fut chimiste, historienne de la chimie et philosophe des sciences. Née en 1889, Hélène Émilie Bruhl prit le nom de son mari Paul Metzger tombé au cours des premières batailles de la Grande Guerre. Après un diplôme en 1912 en cristallographie, elle consacra ses recherches à l’histoire des sciences. Elle participa aux activités du Bureau d’études juives à Lyon pendant l’Occupation, jusqu’à sa déportation à Auschwitz en février 1944.