Après les grands succès qu’ont été ses recueils de « pépiements », tel Passe-moi le champagne, j’ai un chat dans la gorge (Grasset), voici le livre de Loïc Prigent que tout le monde attendait : son histoire de la mode. Dans plusieurs volumes dont celui-ci est le premier, il dévoile la couture française et internationale, du XIXe siècle à l’ouverture de la première boutique de Gabrielle Chanel en 1913. Des premiers grands couturiers (Worth) et des premières acheteuses-stars (l’impératrice Eugénie) à l’industrie qui s’en mêle (les machines à coudre Singer) et aux débuts de la commercialisation de masse (les grands magasins), nous découvrons les dessus et les dessous de cette folie française.
Dans cet essai-récit, Loïc Prigent se raconte par touches dans ce livre où, faux naïf et vrai Tintin, il révèle comment ce que l’on tient pour du superflu s’insère dans l’histoire générale. Le luxe ne s’est-il pas fondé sur les usines de Manchester où l’on traitait le coton récolté par les esclaves d’Amérique ? La technique n’est pas pour rien dans la création, le papier monnaie n’est jamais loin du chiffon.
« Comment la mode est-elle devenue la mode ? Comment le système s’est-il mis en place ? Qui a mis au point les machines, les prospectus, les vitrines, la frivolité comme modèle économique. Qui a décidé du rythme des collections ? Qui a eu l'idée de l’étiquette ? Le défilé et les mannequins ? ». Avec sa fougue habituelle et sa langue virevoltante, Loïc Prigent nous instruit, nous fait sourire, nous enchante.