Avec la collaboration de S. Alexandre, B. Dallaporta, P. Fontaine, C. Gros, F. Hocini, A. Michalewski, G. Pigeard de Gurbert, F. Porcher, D. Simonin et C. Vollaire.
La notion de « santé mentale » a émergé dans les années 1950 dans les courants de l’antipsychiatrie en vue de sortir les malades mentaux du cadre asilaire. Reste que l’usage de la notion s’est considérablement étendu à partir des années 1980, allant jusqu’à servir de mot d’ordre à de nombreux programmes politiques de santé publique, à l’échelle européenne, et même mondiale.
Un tel usage nécessite qu’on interroge la teneur proprement conceptuelle de la « santé mentale » pour en mesurer toute la portée. Les travaux de Canguilhem, de Foucault et des psychiatres phénoménologues ont posé les fondements de la notion dans le cadre de problématiques spécifiquement cliniques, pathologiques et psychiques.
De Platon à Kant, en passant par Épictète ou Cicéron, la philosophie classique fournit également des outils susceptibles de nourrir la réflexion contemporaine. Elle permet surtout de comprendre les raisons pour lesquelles la « santé mentale » n’avait pas chez ces penseurs la forme que nous lui connaissons. Elle n’en éclaire que plus encore cette notion essentielle pour nos sociétés en perte de sens.
Cet ouvrage propose la première synthèse philosophique sur la question de la santé mentale, dans un contraste assumé entre sagesse antique et critique moderne.