Louis XVI et ses frères
Emmanuel De Valicourt
Editeur: Tallandier
Aujourd’hui encore, apologistes et détracteurs s’affrontent pour savoir si Louis XVI était victime ou incapable. Peut-être les deux. C’est l’énigme de l’homme qui ne savait pas être roi.
On sait Louis XVI timide et maladroit dans ses relations. On le sait aussi solitaire, hésitant à donner sa confiance. Affectueux avec ses proches, il semble indifférent au reste du monde, courageux et dépressif, féru de sciences exactes et négligent. D’où cela lui vient-il ?
Sa vie est trop souvent lue à l’aune de sa fin et l’histoire est passée trop rapidement sur ses influences familiales. Certes on a rempli des bibliothèques sur ses relations conjugales, mais on a oublié le rôle de Louis XV, son impénétrable grand-père, ou celui de Louis-Ferdinand et Marie-Joseph, ses parents autoritaires, morts avant d’accéder au trône. Qui se rappelle de son frère aîné, le duc de Bourgogne, mort à neuf ans après une longue agonie ? Sans parler de ses cadets, le cynique comte de Provence (il sera plus tard Louis XVIII) et l’irresponsable comte d’Artois (futur Charles X), éternels rivaux ?
Autant de relations qui ont alourdi l’exercice du pouvoir, aggravant la situation politique et économique du royaume. Elles donnent une illustration intime au règne de Louis XVI et jettent un éclairage inédit sur l’effondrement du régime.
Si les Bourbons ont le sentiment d’une destinée collective, on découvre que c’est aussi collectivement qu’ils ont participé à la ruine d’un édifice pluriséculaire.