La joute d'Homère et Hésiode
Friedrich Nietzsche
Editeur: Les Belles Lettres
À l’époque de Nietzsche circule un petit texte grec d’origine mystérieuse. Appelé communément La Joute d’Homère et Hésiode, il représente les deux plus grands auteurs épiques rivalisant dans un agôn poétique. La source de ce traité était enveloppée d’obscurité, jusqu’au jour où Nietzsche réussit à l’identifier. Ce travail fut sa plus grande réussite en philologie, juste avant de mettre fin à ses recherches érudites par suite du choc de La Naissance de la tragédie. Le jeune philosophe y a en outre puisé des éléments décisifs pour sa « Préface pour un livre non écrit », La Joute d’Homère, où il identifie l’agôn comme une sublimation de pulsions d’anéantissement et de carnage. À Olympie, la personnification divine d’Agôn siégeait aux côtés d’Arès, dieu de la guerre. Plus largement, et bien avant l’époque de La Généalogie de la morale, c’est déjà la problématique de la valeur de différentes morales qui se trouve engagée par La Joute d’Homère et Hésiode, où un roi, en contradiction avec les valeurs dominantes de la culture hellénique, accorde la victoire au poète qui chante la paix contre le poète qui chante la guerre. Le présent volume contient l’ensemble des travaux philologiques de Nietzsche sur cette joute légendaire, y compris l’édition critique que le jeune philologue fit du texte grec avec l’aide d’Erwin Rohde. On trouvera ici en outre les recensions réalisées par Nietzsche à la même époque.