Karl Marx est l’un des plus grands penseurs du XIXe siècle. Son matérialisme a cependant une orientation pratique assumée. Son but est d’effectuer une critique radicale à la fois du système socio-économique capitaliste et de ses théoriciens. La révolution prolétarienne communiste est son objectif essentiel. Le présent essai offre une interprétation nouvelle de sa pensée, axée sur la notion d’entraves et celles de simplicité et de transparence, ainsi que sur la critique de toute séparation. Les révolutions, en supprimant les entraves au progrès des forces productives, libéreraient aussi la classe dominée de ses chaînes. Quels sont les arguments de Marx pour rendre évidente l’advenue du communisme, où tout sera « simple et transparent » et « sans entraves » ? Les grands textes de Marx, de 1841 à 1881, sont relus à cette aune. On s’attache particulièrement au « fétichisme
de la marchandise », texte difficile, mais qui lui semble nécessaire pour faire admettre qu’il faut ni plus ni moins qu’abolir la marchandise et, avec elle, l’échange et la monnaie, et par ailleurs l’État, ce qui a toutes les apparences d’une impasse.