Le christianisme naît dans le judaïsme et se développe dans le monde gréco-romain. Dès ses débuts, il s’est construit à travers les mots et les images de la sagesse grecque. La rencontre de la théologie avec la philosophie s’est ensuite poursuivie tout au long de l’histoire. Cinq épisodes de cette rencontre sont réunis dans ce volume. Chacun à leur manière, ils tentent de maintenir vivante cette nécessaire articulation entre foi et raison.
Didier Travier développe sa réflexion à partir des deux critiques que Pascal adressait au déisme : Dieu est inaccessible à la raison, et le véritable rapport de l’homme à Dieu relève de l’existence et non de la connaissance.Le pasteur Sébastien Gengembre aborde le thème de la toute-puissance de Dieu en lien avec le philosophe contemporain américain John Caputo, qui envisage de manière inédite la transcendance, le statut du texte biblique, la théologie et le nom même de Dieu.
Céline Rohmer réfléchit avec des auteurs du Nouveau Testament non pas à la volonté de Dieu, mais à la volonté humaine devant Dieu. Ces auteurs témoignent de l’offre confiante de Dieu à l’être humain, qui suscite une mise en mouvement intelligente, responsable, libre et créative.
Christophe Singer s’intéresse à deux discours classiques de la théologie chrétienne : la résurrection dans l’histoire du salut et la résurrection comme expérience existentielle. Invitation est faite à se tenir au bénéfice de l’inaptitude des mots à recouvrir le tout. Heureuse insuffisance par laquelle la parole nous saisit.
Enfin Guilhen Antier étudie le rire que l’apôtre Paul suscite à l’Aréopage d’Athènes lorsqu’il évoque la résurrection des morts devant un parterre de philosophes comprenant stoïciens et épicuriens. Mépris ? Moquerie ? À la raison close sur elle-même, s’oppose celle, vivante, qui s’expose au risque d’une parole créatrice.