Le désir d’être représenté au musée n’a jamais été aussi vif : une importante demande sociale s’exprime, pour rendre visible les expériences des colonisés, de la réduction en esclavage ou de toute autre position minoritaire. Longtemps, les musées états-uniens, canadiens et français ont revendiqué une autorité esthétique et culturelle universelle et fondé leur approche sur l’idée que les objets recelaient leur propre sens en dehors de leur contexte de production. Cette idée est aujourd’hui remise en cause au sein même des établissements, de même que les pratiques expographiques qu’elle a engendrées.
À partir d’études de cas menées des deux côtés de l’Atlantique, des chercheurs en sciences humaines et des professionnels de musées mettent ici en regard les mutations des doctrines et pratiques expographiques avec les mobilisations minoritaires.