Le mythe du troubadour
Daniel Facérias
Editeur: Editions L'Harmattan
Le XIIe siècle constitue avec la plénitude de l'art roman, une sorte d'âge d'or tant sur le plan spirituel, culturel que social. Le coeur du mouvement des troubadours, qui durera un peu plus d'un demi-siècle (1098-1170), en est l'expression. Le troubadour ne saurait être un littérateur, il est la voix de la lumière. Cette voix de la Lumière sous-entend que derrière l'oeuvre des troubadours se tracent un chemin de perfection, une réalisation spirituelle que l'expression fin'amor (fidèle d'amour) caractérise parfaitement. Derrière la lettre et l'apparence se cache l'un des mouvements spirituels les plus profonds de l'Occident médiéval. S'il est difficile aujourd'hui d'appréhender le mythe du troubadour, c'est parce qu'il se rapporte au mystère et que le mystère appartient à l'espace sacré. Ne nous est laissé qu'une empreinte subtile de leur art, une résonance que les textes que nous étudions laissent entrevoir. Où vont les mélodies chantées? À nous d'en mesurer la présence ici et maintenant afin que nos yeux écoutent et que nos oreilles voient.