La scène originelle de l'esprit : la pensée tragique
Amar Fernandes
Editeur: Editions L'Harmattan
Si le tragique n'est pas le propre de la tragédie grecque mais bien celui de « l'être au monde de l'homme », sa conceptualisation n'advient qu'avec Hölderlin lorsque celui-ci s'approprie la question « Comment lit-on la tragédie ? », non plus selon son acception poétique, mais en tant que forme philosophique. Et si l'on suit sa réflexion, à la question « Qu'est-ce que le tragique ? », on notera qu'il est une façon d'être au monde de manière spéculative. L'union des contraires, de la poésie et de la sagesse, voilà ce qui a tant plu à Empédocle, Hölderlin et Nietzsche. Si Je est un autre, la pensée tragique représente l'individu conscient de lui-même dans sa totalité. Mais, un personnage tragique n'est-il pas destiné à exister dans l'Histoire ? Pour ces trois poètes, il s'agissait de traduire le monde du symbole, de la parabole, ou de l'allégorie en une nouvelle langue. En relisant de cette manière le tragique du monde, se découvre un sens qu'Empédocle, Hölderlin ou Nietzsche illuminèrent de leur regard : la mort dans les esquisses d'une tragédie pour Hölderlin et Nietzsche, ou la chute du démon chez Empédocle, traduisent la relation des oppositions dans l'absolu de la disparition.