Les révoltes populaires, appelées « Printemps arabes », qui ont secoué l’Afrique du Nord et le Proche et Moyen-Orient en 2010-2011 ont entraîné des bouleversements politiques majeurs, aux modalités et résultats variés selon les pays concernés (Tunisie, Algérie, Égypte, Yémen, Libye, Maroc, Syrie). Alors que les analyses les plus courantes se sont concentrées sur les changements politiques et institutionnels, plus rares sont celles qui ont porté leur attention sur les transformations économiques et sociales que ces bouleversements politiques ont générées. Ayant pour ambition de contribuer aux recherches sur ces nouveaux processus de transformation, cet ouvrage a plus précisément comme objectif d’identifier les modèles économiques émergents au Maghreb. Une approche institutionnaliste critique, régulationniste des trajectoires nationales de développement dans la région après 2011 sert de fil rouge aux contributions de cet ouvrage qui mettent en lumière certaines spécificités des bases institutionnelles et des rapports sociopolitiques qui sous-tendent les dynamiques économiques de cinq pays d’Afrique du Nord (Algérie, Égypte, Libye, Maroc et Tunisie). A travers des éclairages variés (emploi, migration, économie informelle, rapports entre élites économiques et pouvoir politique, formes d’insertion dans l’économie mondiale), l’ouvrage offre des clés de lecture de la sévère crise économique dans laquelle sont plongés plusieurs pays du Maghreb depuis 2011. Les analyses présentées permettent de mieux saisir la complexité des processus participant à la diversité des trajectoires nationales ainsi que les formes de capitalisme émergent dans la région, tout en évitant de s’inscrire dans le paradigme de « l’exceptionnalisme arabe ».