Le chef-d'œuvre d'un grand d'Espagne.
Madrid, 1886. Dans la capitale espagnole rendue très turbulente par la Restauration et la décadence des institutions, une histoire d'amour passionnée parvient à transcender les barrières sociales.
Juan de Santa Cruz, fils unique d'une famille de bourgeois aisés, s'est épris d'une fille du peuple, Fortunata. Cela déplaît fortement à la mère du premier, qui arrange aussitôt son mariage avec une cousine nommée Jacinta. Mais l'union est à peine célébrée entre les deux jeunes gens que des difficultés compromettent leur hypothétique bonheur : Jacinta se révèle inapte à la procréation tandis que la relation passée entre Juan et Fortunata a, elle, engendré un enfant caché.
Prévenons le lecteur : rarement un romancier moderne a su, à un tel degré, donner l'illusion même de la vie.
En maître du réalisme, Benito Pérez Galdós, ici au sommet de son art, déploie le portrait de l'humanité perfectible, amoureuse, cruelle et drôle, la montrant dans sa plus fascinante nudité. Lire
Fortunata et Jacinta est une expérience marquante, infiniment littéraire en ce qu'elle nous confronte à la faculté créatrice hors norme d'un écrivain, mais c'est aussi une exploration sociale où la chronique des mœurs bourgeoises vaut la peinture de la vie populaire, une étude des caractères de premier ordre avec ses personnages pitoyables et ceux d'une trempe et d'une encolure supérieures ;
Fortunata et Jacinta c'est enfin une saga romantique qui confère à ses protagonistes et à leurs dilemmes moraux une universalité inattendue et idéale.
Benito Pérez Galdós (1843-1920) est l'auteur d'une œuvre pléthorique comprenant des dizaines de romans, de pièces de théâtres et de contes, d'articles, d'essais dont Les Romans de l'interdit publiés au Cherche Midi en 2022. Plusieurs de ses fictions ont été adaptées au cinéma par Luis Buñuel. Véritable institution en Espagne, Mario Vargas Llosa lui a consacré un essai récemment traduit en français :
Benito Pérez Galdós, le regard tranquille.
Traduit de l'espagnol par Sadi Lakhdari
Illustration de couverture : Floc'h
Mario Vargas Llosa, extrait de
Benito Pérez Galdós, le regard tranquille :
" Roman d'excellence et œuvre majeure [...]
Fortunata et Jacinta sera le roman qui, exception faite du Quichotte, aura produit le plus d'articles, de mémoires et de thèses de toute l'histoire de la littérature espagnole. "
" Benito Pérez Galdós écrit "à l'oreille', et son style, vivant, fait merveille dans ces chroniques d'une époque dont la cruauté feutrée n'en était pas moins toxique. "