Toutes les mères ne sont pas des saintes, la mienne était encore pire.
" "Si je suis con, toi tu es naïve et inconsciente ! Ta vie, c'est toi qui la fais ! C'est toi qui la rates ! Je ne suis pas responsable de tes erreurs !
–; Et pourquoi tu serais pas responsable de ta mère ?"
Plus je la haïssais, plus elle me détestait en retour. Elle ne supportait pas que j'accepte sans me révolter de ne plus l'aimer comme autrefois. Après avoir été trompée par son mari, elle était aujourd'hui trahie par son fils. Un fils qui n'avait pas eu le bon goût de naître fille. Décevant dès sa première respiration. "
Dans ce récit – partagé entre épopée familiale et souvenirs acérés d'une enfance malmenée –, l'auteur raconte comment une femme ordinaire peut devenir un être " haïssable, infréquentable ", à la vie intensément toxique. Alors qu'elle a été élevée dans l'Algérie coloniale, très tôt mariée à une future légende du jazz, les illusions de 1968 ne lui offrent qu'échecs et soif de revanche.
Au fil des ans et des déceptions, l'auteur dessine la fresque intime de celle qu'il a aimée, et qui l'a manipulé, broyé ; finalement, il en brosse un portrait implacable, brutal et magnifique, teinté d'indulgence, qui remue en plein coeur notre lien maternel.