Dès l’été 1942, Pierre-Marie Théas, évêque de Montauban, dénonce la persécution des juifs et la barbarie de l’occupant. Parce qu’il appelait sans cesse au respect de la dignité humaine, il est l’un des évêques français à avoir été arrêté et interné.
En 1944, il connait la prison de Montauban et celle de Toulouse, puis le camp de Compiègne. Son journal, publié ici pour la première fois, couvre ces mois les plus douloureux, mais aussi les plus exaltants, de sa vie : à la suite de saint Pierre et saint Paul, de sainte Thérèse et sainte Bernadette, au cœur même de sa souffrance toujours offerte, l’évêque captif goûte la douce proximité de « son Seigneur et son Dieu ».
Il en témoigne bien simplement, en apôtre rayonnant de l’Évangile. Il se situe dans la perspective du Royaume de Dieu présent au milieu de nous (Lc 17, 21). C’est là où il nous invite à le suivre. Tel est le mystère de la Croix.
Originaire de Barzun (Basses-Pyrénées), prêtre (1920), docteur en droit canonique (1922), Pierre-Marie Théas (1894-1977) est vicaire à Pau (1922), professeur de théologie morale au séminaire de Bayonne (1923-1940), évêque de Montauban (1940-1947), évêque de Tarbes et Lourdes (1947-1970), co-fondateur de Pax Christi, reconnu Juste parmi les Nations à Yad Vashem (1969).
Son nom est associé à la résistance alors qu’il était évêque de Montauban, et à la construction de la basilique souterraine Saint-Pie X, en tant qu’évêque de Tarbes et Lourdes. Mgr Théas est incontestablement considéré comme l’une des principales figures de l’Église de France pendant l’occupation et à la Libération et l’un des plus grands évêques de Tarbes et Lourdes, celui qui a œuvré pour le renouveau du Sanctuaire après la Libération.
Commenté par le père Régis-Marie de La Teyssonnière, chapelain de Lourdes. Préface de Mgr Nicolas Brouwet.