En Océanie, les tabous sont fort nombreux, tant dans la société civile que dans le monde de la recherche. Face à ces tabous et à l’un de ceux les plus puissants, il s’agit ici d’analyser les sources de l’histoire de l’anthropophagie en Océanie en croisant les méthodes et les avancées de plusieurs sciences humaines (anthropologie, archéologie, histoire, analyse littéraire). La tâche est difficile pour deux principales raisons : d’une part, les « récits cannibales » reposent le plus souvent sur des fondements bien fragiles parce que la vision de l’observateur avec ses représentations mentales furent souvent plus importantes que la réalité des faits ; d’autre part, dans le contexte de contacts coloniaux, le cannibalisme océanien était utile aussi bien aux Papous, aux Maoris, aux Kanak ou aux Marquisiens qu’aux Européens. Face à cette difficulté, face à l’opacité inhérente à l’histoire de l’anthropophagie, l’ouvrage déploie une analyse plurielle, scientifique et dépassionnée.