Ivan Tourgueniev (1818-1883)
'C’était une calme matinée d’été. Le soleil montait dans le ciel limpide, et la rosée brillait dans les champs. Une fraîcheur odoriférante s’élevait du vallon à peine éveillé ; l’oiseau matinal chantait joyeusement dans la forêt encore humide et silencieuse. Un petit village de mince apparence couronnait le sommet d’une colline peu élevée que le seigle en fleur recouvrait de haut en bas. Sur l’étroit sentier de traverse qui conduisait vers le village, une femme vêtue d’une robe de mousseline blanche et coiffée d’un chapeau de paille rond s’avançait. Elle tenait une ombrelle à la main. Suivie d’un petit domestique habillé en Cosaque, elle marchait à pas lents comme une personne qui jouit de sa promenade. Tout alentour, de longues vagues chatoyantes, tantôt d’un vert argenté, tantôt mouchetées de rouge, couraient avec un léger murmure sur les grands seigles ondoyants. Les alouettes chantaient dans les cieux."
Dania Michaëlowna reçoit souvent ses voisins. Elle tient salon comme quand elle est à Moscou ; ce qui n'est pas pour déplaire à la société campagnarde invitée. Mais la venue d'un certain Dimitri Roudine va quelque peu chambouler les habitudes. Il devient l'attraction du jour par sa culture et sa grande élocution. Il séduit Dania ainsi que sa fille Nathalie... Mais quel genre de personnage est vraiment Dimitri Roudine ?