Le xixe siècle est un moment capital pour la connaissance des musiques de l’Antiquité : la découverte de fragments de notation musicale grecque et l’étude des traités des théoriciens sont l’occasion de revisiter la musique des Anciens, tandis que les fouilles conduites à Pompéi et en Égypte mettent au jour des vestiges d’instruments que l’on s’empresse de commenter. C’est désormais le temps des premières synthèses sur l’histoire de la musique sous l’impulsion de savants belges, français, anglais, italiens et allemands. Artistes et compositeurs s’inspirent des dernières trouvailles pour tenter de recréer une musique « à l’antique » que ce soit au théâtre, à l’opéra ou dans les arts plastiques.Le contexte est favorable : l’Histoire et la musicologie se constituent en tant que disciplines et les reconstitutions d’instruments de musique disparus se multiplient, mais le goût pour l’orientalisme et la quête romantique des origines infléchissent durablement la perception des contemporains. Cet ouvrage s’attache à pister les sources utilisées et à comprendre les méthodologies mises en œuvre. Les auteurs s’appliquent à scruter les conceptions d’une période fondatrice de « l’archéologie musicale » dont sont parfois encore tributaires les recherches actuelles.