Delly (1875-1947) (1876-1949)
"Le jour perdait sa lumière frémissante, que le soleil au déclin emportait avec lui. Tugdual Meurzen, derrière la vitre d’une porte-fenêtre, la voyait quitter lentement le petit jardin touffu, qui restait éclairé cependant, mais d’un reflet pâle et froid de foyer trop lointain. Il s’imaginait voir frissonner les palmes des phœnix, les feuilles légères des mimosas, et même les rudes pointes aiguës des aloès. C’était l’heure dangereuse de ces rives de soleil – l’heure que Tugdual aimait pour sa mélancolie.
Derrière lui, une voix demanda :
– Vas-tu sortir maintenant, Tug ?
Il se détourna et regarda la mince figure de femme, légèrement flétrie, qui se détachait sur le coussin de toile bise d’une chaise longue. Deux yeux d’un vert pâli s’attachaient sur lui, sur son visage aux traits forts, un peu rude, et triste, fermé, trop pensif."
Romance.
Tugduall Meurzen est un jeune peintre breton dont les oeuvres sont appréciées. Mais il est insatisfait car il sent bien que son art n'est pas fini et manque d'âme, de liberté. Est-ce à cause de sa mère et de sa soeur qui l'étouffent ? En villégiature en Provence, Tugdual retrouvera-t-il espoir en faisant la connaissance du sculpteur Sormagnes et de sa petite-fille Dionysia ?