« Personne n’a moins eu le génie épique que Stendhal. De petits faits significatifs d’un état d’esprit, des détails de mœurs, des analyses psychologiques : voilà son domaine. Sorti de là, il est au-dessous de n’importe qui. » (Emile Faguet)
A vingt ans, les livres qu’on lit avec passion donnent une expérience, le métier qu’on choisit ou qu’on subit en donne une autre, souvent contradictoire. Tel fut le cas de Stendhal. A peine au sortir des livres, il fit la guerre. Avec quelles ardeurs d’enthousiasme, les fragments de sa ‘Vie de Napoléon’ l’attestent ! Une éloquence contenue y trahit l’émotion profonde : « J’éprouve une sorte de sentiment religieux en écrivant la première phase de la vie de Napoléon...
La philosophie du 18e siècle, la poésie de la guerre, voilà les maîtresses causes qui ont gouverné le développement de Stendhal. Il s’y abandonna sans arrière-pensée, et comme un nageur s’abandonne au courant qui le porte. Mais cet abandon ne fut pas une abdication de sa personne...