Né à Syracuse, 250 ans avant J. C., Archimède a été certainement le génie le plus profond dont l’antiquité puisse se glorifier. Il a fait un très grand nombre de découvertes. On connaît la Vis d’Archimède, cette machine, l’une des plus ingénieuses qui existe, fut inventée par lui au temps où il était en Égypte : elle servit à rendre plusieurs parties de ce royaume habitables, en épuisant les eaux que les inondations du Nil y laissaient en certains temps de l’année, dans quelques endroits plus bas. On lui doit encore l’hydrostatique ; il l’a créée en entier, et cette science ne paraît pas avoir fait des progrès sensibles depuis cette époque.
Voici l’occasion qui détermina Archimède à diriger ses recherches vers cet objet. Hiéron, roi de Syracuse, ayant donné un lingot d’or à un orfèvre pour lui faire une couronne, et soupçonnant que l’artiste aurait pu y mettre de l’alliage pour cacher le larcin qu’il aurait pu faire d’une partie de cet or, s’adressa à Archimède, son ami et son parent, pour connaître la vérité, mais sans endommager la couronne dont le travail était fait avec beaucoup d’art. Rien n’était plus difficile à trouver que la solution de ce problème ; mais si le hasard le servit bien, il faut avouer qu’il n’appartient qu’à des génies de cette trempe d’en profiter. Entrant un jour dans le bain, il remarqua, dit-on, que l’eau s’élevait à proportion qu’il plongeait son corps dans l’eau. Cette simple observation fut pour lui un trait de lumière ; et transporté de joie, il courut tout nu chez lui, en criant : Je l’ai trouvé, je l’ai trouvé.