L’histoire de la Nouvelle-Zélande, faite d’études et d’observations fort diverses qu’on n’a point encore rapprochées, offre tous les genres d’intérêt. La première page de cette histoire fut écrite, il n’y a guère plus d’un siècle ; on écrira la dernière avant la fin d’un autre siècle. Alors, en effet, tout aura changé sur les terres dont le capitaine Cook et ses compagnons firent entrevoir les aspects, dont plusieurs explorateurs présentèrent ensuite des tableaux sombres ou attrayants. Les magnifiques forêts vierges, déjà bien endommagées, seront remplacées par des herbages et des champs de céréales ; les animaux remarquables et particulièrement caractéristiques seront détruits ; les anciens possesseurs du sol, qu’on appelait les sauvages, compteront parmi les races éteintes. A la nature primitive aura succédé la vie d’une nation européenne...
L’heure est bonne pour retracer les événements survenus à la Nouvelle-Zélande, — nous avons pu en connaître des témoins, — pour apprécier le caractère, les mœurs, les idées, les aptitudes d’un peuple primitif existant dans une entière indépendance, — ce peuple amoindri, refoulé entre certaines limites, modifié par le contact de la civilisation, subsiste encore, — pour décrire enfin une nature particulière qui bientôt ne laissera que des vestiges, — nous avons sous les yeux tous les éléments dont se compose cette nature.