Des Mérovingiens aux Carolingiens la compréhension du pouvoir n’a point changé. Les seconds sont seulement plus forts, moins corrompus que les premiers, et ils bénéficient du prestige dont l’un d’eux, Charles Martel, revêt sa race en barrant à Poitiers la route à l’invasion arabe montée du sud à travers l’Espagne. Au début, les princes mérovingiens s’étaient montrés débauchés, traîtres, pillards ; à la fin, ils avaient mérité le sobriquet de « rois fainéants » laissant tomber le pouvoir aux mains des « maires du palais ». L’un de ces fonctionnaires, Pépin d’Héristal, ayant pris le titre de duc des Francs (687) exerça dès lors un pouvoir absolu. Son fils, Charles Martel, fut roi de fait ; son petit-fils Pépin le Bref fut roi de droit (752) son arrière-petit-fils Charlemagne devint empereur (800)...