À partir de la seconde moitié du XVIe siècle, les ordres religieux, créations nouvelles ou réformes d’ordres anciens, se multiplient dans les villes de l’Europe catholique où ils bâtissent églises, collèges et monastères. Si l’apport des architectes laïcs à ces entreprises est bien connu, celui des religieux, et plus encore des religieuses, est resté au second plan de la production architecturale. Pourtant, ces hommes et ces femmes ont été les chevilles ouvrières de ces chantiers, concevant des projets, des plans ou des croquis d’architecture, surveillant les travaux et expertisant les édifices. Mettant leurs connaissances et leurs compétences au service de leur ordre – et parfois d’autres – ils et elles ont pleinement pris part à l’intense activité constructive qui caractérise les XVIIe et XVIIIe siècles. Afin de réhabiliter les œuvres de ces hommes et de ces femmes, une journée d’étude s’est tenue en avril 2017 à l’Université de Lyon 3 dans le cadre de l’atelier « Nouvelles recherches sur le catholicisme moderne » du LARHRA. Richement illustrées, les contributions de ce volume interrogent le métier des religieux et religieuses architectes en France, dans les Pays-Bas méridionaux et la principauté de Liège. Si leurs formations restent pour la plupart méconnues, leurs talents sont attestés par l’étude de leurs carrières et de leurs réalisations (malheureusement fréquemment démolies ou transformées), mais aussi et surtout par les archives et les sources iconographiques. Éclairage complémentaire, la dernière contribution analyse le rôle des marguilliers dans la construction des églises paroissiales de Paris pour lesquelles les compétences des membres de la communauté ont également été mobilisées et mises à profit.