Cet ouvrage se focalise autour d’une thèse, à la fois éthique, théologique et métaphysique : l’amour serait à la fois l’origine, l’essence et la destinée de l’humanité. Selon Bergson, il existe en effet un lien interne, intrinsèque, entre l’amour et la vie, et l’humain occuperait une position particulière en ce sens : il serait, plus que toute autre espèce vivante, l’expression de ce lien, et serait le seul capable d’en saisir le sens véritable.Parmi les hommes, la figure du mystique occupe chez Bergson un statut particulier : animé par un élan d’amour qui ne vient pas de lui-même et le dépasse, la volonté du mystique le porte vers une dilatation de soi qui n’est autre que la charité envers l’autre. C’est cette dilatation de soi qui diviniserait l’humanité à travers lui, et la rendrait plus spirituelle. Cette même dynamique se retrouverait à l’œuvre au sein de l’histoire humaine, et cet élan d’amour aurait permis de dépasser progressivement l’égoïsme individuel vers la fraternité universelle, aussi bien envers les humains que les autres êtres vivants.Ainsi, dans la lignée de Bergson, dans quelle mesure ce dépassement de soi, ce principe de charité, pourrait-il s’étendre aux animaux, aux plantes, à la nature tout entière?? À l’ère de l’anthropocène, l’humanité ne pourrait-elle pas se rassembler, plutôt que privilégier le conflit et la haine?? Tel est le message de la métaphysique de l’amour.