« La valeur des choses » est une nouvelle qui nous fait reculer dans le temps, un bond en arrière d’environ soixante-dix ans, l’époque ou aucun écran ne nous accaparait dans notre salon, où passer du temps dans la rue constituait la principale distraction à la recherche d’une conversation, d’une rencontre avec des passants ou avec ses voisins. Ces choses simples sont le quotidien de Mariannig dont la maison jouxte le port. Elle reconnaît probablement chaque bruit qui en émane, chaque voix qui s’en élève et qui parvient jusqu’à sa ruelle. Et puis le temps a passé, tout a changé. Seuls demeurent les meubles que ses enfants n’ont pas encore mis au rebut...
Chris Led ouvre ici une brèche temporelle en décrivant magnifiquement une tranche de vie du passé qui peut maintenant sembler à mille lieues de notre époque et que pourtant bon nombre d’entre nous a connu. Son écriture ciselée nous plonge au cœur d’un siècle pas si lointain que l’on a peut-être déjà oublié, l’évolution galopante l’ayant avalé. Se remémorer ces temps anciens sous sa plume qui brosse un portrait précis de ces instants simples s’avère un pur moment de plaisir.