L’Europe a fait le choix du libéralisme à travers l’adoption d’un ordre économique et social : « l’économie sociale de marché ». Ce livre raconte l’histoire de ce choix décisif pour l’européanisation des sociétés. Du marché commun à l’euro, cette convergence économique et sociale s’est opérée dans tous les pays engagés dans le processus d’unification européenne à travers l’influence d’un modèle largement inspiré par la République fédérale d’Allemagne et la version allemande du néolibéralisme, l’ordolibéralisme.À l’aune de sources inédites, cet ouvrage réévalue le rôle de l’Allemagne, de son modèle, mais aussi de sa diplomatie dans le processus d’intégration européenne. Loin de l’image d’un « nain politique » et d’une « culture diplomatique de la retenue », l’Allemagne fédérale s’est ainsi révélée l’arbitre décisif et l’initiateur patient, non d’une « Europe allemande », mais des compromis européens. Effaçant une à une les alternatives laissez-fairistes, interventionnistes, socialistes, protectionnistes et écologistes proposées à l’Ouest, au Sud et à l’Est du continent, elle a ainsi orienté le projet européen vers la construction d’une communauté économique de stabilité ouverte au marché libre et fortement intégrée à l’économie mondiale.